Malgré la création de multiples réservoirs d'eaux pluviales, comme le bassin d'Austerlitz, qui collectent les eaux pluviales et les restituent progressivement une fois les intempéries passées, si la pluie est concentrée en un temps suffisamment court, tout ce qui tombe du ciel ne peut être capté. Dans une telle situation, les eaux de ruissellement doivent être rejetées dans la rivière, ce qui fait monter les niveaux de bactéries.
«[Weather] « La variabilité due au changement climatique est un problème majeur, et cela ne fera que compliquer les choses », a déclaré Dan Angelescu, PDG de la start-up de surveillance de l'eau Fluidion, lors d'une conférence de presse le 31 juillet au siège de l'entreprise à Alfortville, juste en dehors de Paris. L'entreprise fabrique des appareils d'échantillonnage d'eau à distance qui transmettent leurs relevés à une base centrale, et elle travaille avec la municipalité parisienne depuis 2016 pour fournir des analyses de l'eau au réservoir du bassin de la Villette, un site de baignade séparé au nord de Paris qui est déjà ouvert à la baignade publique.
« Si de nouveaux projets de collecte des eaux de ruissellement des cours d’eau ne sont pas réalisés dans les années à venir, il est fort probable que la baignabilité de la Seine et l’ouverture d’espaces récréatifs et sportifs dépendront des événements météorologiques, avec des interdictions de baignade suite à des journées pluvieuses », explique Loïs Mougin, doctorante en physiologie de l’exercice et de l’environnement à l’École des sciences du sport, de l’exercice et de la santé de l’université de Loughborough.
Même sans augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, maintenir la Seine suffisamment propre pour permettre la baignade en cas d'événements météorologiques normaux, comme les pluies estivales, reste un défi de taille, explique Jean-Marie Mouchel, professeur d'hydrologie à l'université de la Sorbonne. « Il existe également de nombreux événements météorologiques non exceptionnels qui ont un impact sur la qualité de l'eau. Nous devons rendre le système plus efficace pour améliorer la qualité de l'eau face à ces événements. » Les données sur la qualité de l'eau de l'été dernier confirment ce point. La Seine était impraticable environ 30 % du temps, mais Paris n'a pas subi de pluies extrêmes un tiers du temps.
Les experts estiment qu’il faut également améliorer la manière dont les contrôles de l’eau sont effectués, ainsi que les informations communiquées au public et à quel moment. « Il est essentiel que les données bactériologiques soient publiées quotidiennement, ainsi que les informations sur les risques associés », explique Mougin. Il s’agit notamment des risques de troubles gastro-intestinaux et d’infections oculaires et cutanées.
« La surveillance va devenir cruciale », explique Angelescu. « Il sera extrêmement important de disposer d’une technologie capable de surveiller le risque réel, de mesurer le risque réel lié à toutes les bactéries et de fournir des résultats rapidement. » Les méthodes de surveillance conventionnelles, qui ont été utilisées pour prendre des décisions concernant le triathlon (et qui n’impliquaient pas Fluidon), consistent à prélever des échantillons dans la rivière et à les envoyer à un laboratoire, un processus bien plus lent que la surveillance en temps réel.
Par ailleurs, Fluidon a testé sa technologie sur le site de triathlon près du pont Alexandre III tout au long des Jeux, en se concentrant sur les niveaux de Escherichia coli Les chercheurs ont étudié les effets d'un système plus rapide impliquant un traitement sur place dans la rivière. Ils ont publié leurs résultats en temps quasi réel sur un site de données ouvertes et affirment que leur technologie fournit une image plus précise et plus actualisée des conditions de l'eau.