EPA-EFE/REX/ShutterstockDe hauts responsables américains sont retournés au Moyen-Orient pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, alors que le Premier ministre libanais Najib Mikati a exprimé un optimisme prudent quant à un éventuel accord.
Brett McGurk, coordinateur du président Biden pour le Moyen-Orient, et Amos Hochstein, qui a dirigé les négociations dans le conflit avec le Hezbollah, sont en Israël pour des entretiens avec les autorités du pays, même s’il n’est pas clair si des progrès pourront être réalisés avant les États-Unis. élection présidentielle, la semaine prochaine.
Depuis l’escalade du conflit il y a cinq semaines, Israël a lancé des frappes aériennes généralisées à travers le Liban et une invasion terrestre des zones proches de la frontière.
Au moins 2 200 personnes ont été tuées dans le pays, selon le ministère libanais de la Santé, et 1,2 million de déplacés, pour la plupart des musulmans chiites, exacerbant les tensions sectaires et accentuant la pression sur les services publics déjà en difficulté après des années de grave crise économique.
Le gouvernement israélien affirme que son objectif est de changer la situation sécuritaire le long de la frontière et de garantir le retour d’environ 60 000 habitants déplacés à cause des attaques de roquettes, de missiles et de drones du Hezbollah.
Mercredi, la chaîne publique israélienne Kan a publié ce qu’elle considère comme un projet d’accord, rédigé par Washington et daté de samedi, prévoyant un cessez-le-feu initial de 60 jours.
Israël retirerait ses forces du Liban dans la première semaine suivant l’accord et l’armée libanaise serait déployée le long de la frontière. Pendant la pause, le Hezbollah mettrait fin à sa présence armée dans la région.
L’objectif est d’ouvrir la voie à la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 des Nations Unies, qui a mis fin à la guerre de 34 jours entre Israël et le Hezbollah en 2006.
Le texte appelait, entre autres choses, au retrait de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, de la zone située au sud du fleuve Litani, à 30 kilomètres au nord de la frontière. Seules la force de maintien de la paix de l’ONU, connue sous le nom d’Unifll, et l’armée libanaise y seraient autorisées.
Israël, cependant, se méfiant de la capacité de l’armée libanaise et des soldats de maintien de la paix de l’ONU à maintenir le Hezbollah à l’écart de la frontière, voudrait avoir le droit de frapper le groupe si nécessaire après la fin de la guerre. Cette demande sera probablement rejetée par les autorités libanaises, qui estiment qu’il ne faut pas modifier la résolution 1701.
Interrogé sur le document rapporté par Kan, le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche, Sean Savett, a déclaré que « de nombreux rapports et projets circulaient » qui « ne reflètent pas l’état actuel des négociations ». Il n’a cependant pas répondu à la question de savoir si ce texte constituait la base de nouvelles discussions.
Le Hezbollah, une puissante milice et un parti politique armé et soutenu financièrement par l’Iran, fait face à des pressions intérieures en faveur d’un accord, notamment de la part de critiques qui affirment que le groupe a entraîné le Liban dans un conflit qui n’était pas dans l’intérêt du pays.
Les bombardements israéliens ont tué la plupart des dirigeants du Hezbollah, dont le chef de longue date Hassan Nasrallahet a provoqué d’importantes destructions dans les régions du sud du Liban, de l’est de la vallée de la Bekaa et de la banlieue sud de Beyrouth, où le groupe domine.
Le groupe a lancé sa campagne le lendemain des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre de l’année dernière et affirme depuis longtemps que ses attaques se poursuivront à moins qu’un cessez-le-feu ne soit établi à Gaza. Il n’est pas clair s’il serait disposé à modifier sa position.
Télévision Al Manar/ReutersMercredi, Naim Qassem a prononcé son premier discours en tant que nouveau secrétaire général du Hezbollah, dans lequel il a déclaré que le groupe poursuivrait son plan de guerre sous sa direction, mais qu’il pourrait accepter un accord sous certaines conditions. Jusqu’à présent, a-t-il déclaré, Israël n’a présenté aucune proposition susceptible d’être discutée.
Pendant qu’il parlait, Israël a lancé de lourdes frappes aériennes sur la ville historique de Baalbekdans la vallée de la Bekaa, ce qui pourrait indiquer une expansion de sa campagne militaire contre le groupe dans une zone stratégiquement importante près de la frontière avec la Syrie.
Quelques heures plus tard, dans une interview à la télévision libanaise Al Jazeed, M. Mikati a déclaré qu’il était devenu « prudemment optimiste » après un appel téléphonique avec M. Hochstein, qui s’était rendu au Liban la semaine dernière, affirmant qu’un cessez-le-feu pourrait être possible dans « les heures ou les jours à venir ». .
On ignore toutefois si un accord pourrait être conclu avant l’élection présidentielle américaine de mardi, des informations suggérant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu attendait le résultat du vote avant de prendre une décision.
Les violences se sont poursuivies jeudi, avec des tirs de roquettes du Hezbollah faisant sept morts en Israël – la journée la plus meurtrière dans le pays depuis l’escalade du conflit – tandis que des attaques israéliennes ont tué six agents de santé dans le sud du Liban.
Les responsables américains tentent également de parvenir à un accord de cessez-le-feu et de libération des otages entre Israël et le Hamas à Gaza. La Maison Blanche a annoncé que le directeur de la CIA, William Burns, se rendrait jeudi au Caire pour des entretiens.

