Le Canada fait appel de la déduction de six points imposée par la FIFA à l'équipe olympique féminine de football, en raison du fait qu'un membre du personnel a fait voler un drone au-dessus des séances d'entraînement de la Nouvelle-Zélande avant le début des Jeux de Paris.
Le Comité olympique canadien et Canada Soccer ont déposé lundi un appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), arguant que cette décision « punit injustement les athlètes pour des actions auxquelles ils n’ont pas participé et va bien au-delà du rétablissement de l’équité du match contre la Nouvelle-Zélande ». Une audience aura probablement lieu mardi, et la décision finale est attendue mercredi à midi, a indiqué le TAS dans un communiqué de presse. Le Canada affrontera la Colombie mercredi à 21 heures à Nice (15 heures HE) dans son dernier match de la phase de groupe.
Le Canada a battu la Nouvelle-Zélande et la France lors de ses deux premiers matchs, mais occupe actuellement la troisième place du groupe A avec zéro point en raison de cette déduction. Le Canada pourrait encore sortir de la phase de groupe avec une victoire contre la Colombie, mais un rétablissement des six points placerait les Canadiens en tête du groupe A avant le dernier match.
En plus de déduire six points du total de l'équipe en phase de groupes olympiques (l'équivalent de deux victoires), la FIFA a suspendu l'entraîneur de l'équipe canadienne de soccer féminin Bev Priestman et deux autres membres du personnel pour un an et a infligé une amende samedi. Le Canada n'a pas fait appel de ces suspensions.
L'espionnage par drone a été découvert pour la première fois le 22 juillet, lorsque des membres de l'équipe néo-zélandaise ont remarqué un drone volant au-dessus de leur entraînement à Saint-Étienne, en France, et ont alerté la police. Les forces de l'ordre ont pu remonter jusqu'à son opérateur, Joseph Lombardi, un analyste de l'équipe féminine canadienne, a indiqué le COC.
ALLER PLUS LOIN
Le Canada et la Nouvelle-Zélande : le dénouement d'un scandale d'espionnage aux Jeux olympiques
Le Comité olympique canadien a annoncé mercredi qu'un autre incident impliquant un drone lors d'un entraînement en Nouvelle-Zélande, le 19 juillet, avait été révélé.
La décision de la FIFA ne concernait que les actions de Canada Soccer aux Jeux olympiques. L’instance dirigeante internationale a jugé que Canada Soccer était « responsable du non-respect des règlements de la FIFA en vigueur en lien avec son incapacité à assurer le respect par les officiels participants de l’OFT de l’interdiction de faire voler des drones au-dessus des sites d’entraînement ». Priestman, Lombardi et l’entraîneure adjointe Jasmine Mander ont toutes été jugées « responsables de comportements offensants et de violation des principes du fair-play ».
Avant sa suspension par la FIFA, Priestman avait été suspendue jusqu'à la fin des Jeux olympiques et jusqu'à la conclusion d'une enquête de grande envergure menée par Canada Soccer, qui s'étendra aux programmes masculin et féminin. Elle s'est engagée à coopérer pleinement à cette enquête dans un communiqué publié dimanche, lorsqu'elle a présenté ses excuses aux joueurs canadiens.
Le PDG de Canada Soccer, Kevin Blue, a déclaré que, sur la base de ce qu'il avait appris jusqu'à présent, il craignait qu'il y ait « une culture systémique potentiellement à long terme et profondément ancrée » de surveillance des autres équipes.
Blue a déclaré qu'il était au courant d'une tentative d'utilisation d'un drone lors de la Copa America, bien qu'il ait précisé que l'entraîneur actuel de l'équipe masculine, Jesse Marsch, n'était pas au courant de son utilisation jusqu'à ce que cela se produise.
Dimanche, la ministre canadienne des Sports, Carla Qualtrough, a déclaré que le gouvernement « retenait le financement relatif aux dirigeants suspendus de Canada Soccer pendant toute la durée de leur suspension par la FIFA ».
Lecture obligatoire
(Photo : Tullio M. Puglia / Getty Images)