La police mexicaine a arrêté un homme accusé du meurtre d’un prêtre catholique et militant des droits de l’homme dans l’État du Chiapas, dans le sud du pays.
Le père Marcelo Pérez a été tué dimanche après avoir célébré la messe dans son église de la ville de San Cristóbal de las Casas.
Des témoins affirment que les coups de feu provenaient de deux hommes qui s’approchaient de l’église à moto.
Les autorités ont identifié le meurtrier présumé comme étant Edgar N, un trafiquant de drogue local.
Le père Marcelo avait mené une campagne inlassable contre le trafic de drogue au Chiapas, qui a connu ces dernières années une recrudescence de la violence liée aux guerres intestines entre cartels rivaux.
La conférence épiscopale du Mexique a déclaré que ce meurtre avait fait taire une « voix prophétique » qui avait travaillé sans relâche pour la paix et la justice.
Selon le parquet du Chiapas, l’assassin présumé a été identifié grâce aux images des caméras de sécurité, aux témoignages et à d’autres indices, rapporte l’agence de presse AFP.
Le père Marcelo a été tué par deux hommes à moto qui ont ouvert le feu sur son véhicule.
L’incident s’est produit dimanche matin, alors que le père Marcelo retournait à sa paroisse après avoir célébré la messe dans le quartier Cuxtitali de San Cristóbal de Las Casas.
Il avait été transféré en ville après avoir reçu des menaces de mort dans la paroisse rurale où il travaillait auparavant.
Le prêtre avait tenté de négocier la fin des violences provoquées par les affrontements entre une bande criminelle et un groupe d’autodéfense.
Dans une interview le mois dernier, il avait décrit l’État du Chiapas, dans le sud du pays, comme une « bombe à retardement ».
“Il y en a beaucoup [people who have] ont disparu, beaucoup ont été kidnappés, beaucoup ont été assassinés à cause de la présence du crime organisé ici”, a-t-il déclaré alors qu’il dirigeait une marche de protestation qu’il a qualifiée de “pèlerinage”.
Des centaines de personnes en deuil ont assisté mardi à ses funérailles dans sa ville natale, San Andrés Larráinzar, scandant “Vive le Père Marcelo, prêtre des pauvres”, rapporte l’AFP.
Le Chiapas a connu une recrudescence de la violence au cours de l’année écoulée, le cartel de Sinaloa et le cartel de Jalisco New Generation se battant pour le contrôle de la région.
Les groupes criminels exploitent les migrants qui traversent cet État du sud pour se diriger vers le nord, jusqu’à la frontière entre le Mexique et les États-Unis.
Les communautés de la région ont été durement touchées par la violence, devant parfois se cacher chez elles pendant des jours alors que des coups de feu retentissaient à l’extérieur.
Mais l’assassinat ciblé d’un ardent défenseur des droits humains est considéré comme une dangereuse escalade de la violence qui sévit dans la communauté depuis des mois.